Dressée à droite de la chapelle des Vignes, mais bien plus ancienne que cette dernière, elle commémore une mission chrétienne prêchée dans le village dans la seconde moitié du 17e siècle.
Elle porte le millésime 1817, date d’un dernier relèvement.
HISTOIRE
Au lendemain de la guerre de Trente ans, la Lorraine ravagée peinait à se relever. Dès 1640, Saint Vincent de Paul organisa des secours tant matériels que spirituels. En 1653, il envoya à Metz quatre filles de la Charité qui assurèrent la charité du Bouillon. En 1657, la reine Anne d’Autriche, venue à Metz avec son fils Louis XIV, fonda le Séminaire royal de Sainte-Anne, confié aux prêtres de la Congrégation de la Mission et chargé de former des prêtres et des missionnaires « pour l’instruction des gens de la campagne ». À partir de cette époque, des « missions », semaines de prières et d’évangélisation des zones rurales, furent organisées dans les villages lorrains.
Nous ignorons la date précise de la mission de Marange, sûrement au milieu du 17e siècle ; le lieudit Au-dessous de la croix de Mission existait déjà en 1691.
Après avoir été vandalisée pendant la Révolution, la croix est réparée en 1804. En 1817, elle est brisée par une tempête de vent. La préfecture autorise la commune à en faire construire une nouvelle.
(Photos : fln 2024).
DESCRIPTION
L’ensemble est en pierre de Jaumont.
Le piédestal en forme d’autel est composé d’un soubassement, d’une base moulurée, d’un bloc galbé décoré d’une croix de Malte entourée d’une couronne et d’un plateau travaillé en corniche finissant par une table.
Sur la table repose un socle centré vers l’arrière portant le millésime 1817. Il est illustré sur trois côtés par des instruments et des outils de la crucifixion. On y reconnaît, entre autres, le vase qui a servi à Ponce Pilate pour se laver les mains, le marteau, l’éponge imbibée de vinaigre fixée au bout d’une lance ou d’un bâton, la lance du centurion qui a percé le flanc du Christ, l’échelle de la descente de la croix, les tenailles, une table sur laquelle sont posés les quatre dés avec lesquels les soldats ont joué la tunique de Jésus et les trente deniers donnés à Judas.
La colonne mesure environ 2,80 m de hauteur. Sur son fût à dominante toscane s’enroule une vigne taillée en bas-relief.
Le chapiteau composite à feuilles d’acanthe porte une console à tête de mort sur fémurs, évoquant le Golgotha, et un Christ de pierre surmonté d’un titulus avec les initiales I.N.R.I. « Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum ».
SOURCES :
– Archives municipales de Marange-Silvange, délibérations du conseil municipal et cadastre.
– Archives départementales de la Moselle.
– Le cahier de l’association cité ci-dessous.
ARTICLE PARU DANS LES CAHIERS DU BILLERON (pour mémoire) :
« Marange-Silvange au XIXe siècle », Joëlle Lombard et Bernard Pollino, CB n°24, 2006, (dossier, p.27-28).
Club Marangeois d’Histoire Locale / François Noiré / 7 août 2024