MARANGE SILVANGE TERNEL

Perché sur une petite avancée à mi-hauteur des côtes de Moselle, le vieux village de Marange domine l’entrée de la vallée du Billeron.

La présence humaine y est très ancienne : les Celtes ont occupé ses hauteurs, intéressés par la situation stratégique et la présence de fer ; les Gallo-romains se sont intéressés à la fertilité de la vallée et ont très probablement transporté de la pierre issue de la carrière de Jaumont toute proche.

Le village en son emplacement actuel autour d’une église dédiée à St Clément, remonte au moins au Xe siècle. Il est probablement lié à la naissance du vignoble sur ces coteaux particulièrement bien orientés.

Les maisons vigneronnes parfois agrémentées de sculptures évoquent ce passé millénaire. La vie tranquille et laborieuse des Marangeois fut plus d’une fois interrompue par des événements guerriers. Au Moyen-âge, le village dépendait du Luxembourg dont il partagea les péripéties féodales en appartenant à la Bourgogne à partir de 1461, puis à l’Espagne sous le règne de Charles Quint.

Marange était alors un village frontalier, le plus méridional du duché, aux marches du duché de Bar-Lorraine (Bronvaux, Silvange et Pierrevillers) et du Pays messin (Maizières-lès-Metz et Semécourt).

En raison de cette position, il fut souvent employé comme poste d’attaque ou de repli : pendant les guerres, les Luxembourgeois envoyaient des bandes armées attaquer les marchands qui circulaient dans la vallée de la Moselle ou piller les villages proches. On vendait ensuite les marchandises saisies et on libérait le bétail et les prisonniers contre rançon. Ces soldats désignés sous les termes de « Bourguignons » ou de « Marangeois » étaient si terribles que leur réputation était parvenue aux oreilles du roi de France Henri II.

C’est ainsi que naquit la Légende des Marangeois. Mais une telle notoriété se paie, et le village fut maintes fois l’objet d’attaques et de représailles. Il fut brûlé en 1475 par le duc de Lorraine qui y avait séjourné, en 1514 par le comte Robert de la Marck, dit le Sanglier des Ardennes, en 1521 et en 1542 par les Français.

Le dernier acte eut lieu pendant la Guerre de Trente ans.

Le 2 octobre 1636, fatigués des raids espagnols qui ravageaient le Pays messin, les Français envoyèrent une troupe de plus de mille hommes avec deux canons à l’assaut du village. Les Marangeois réfugiés dans le château et l’église fortifiée furent obligés de se rendre et les défenses du village furent démantelées. En 1659, le traité des Pyrénées donna la prévôté de Thionville à la France et Marange quitta sa position frontalière. La région connut enfin une période de paix.

En 1809, Silvange joignit sa destinée à celle de Marange. Autrefois hameau forestier de Rombas qui faillit disparaître pendant la Guerre de trente ans, ce petit village venait de vivre quelques années en tant que commune indépendante. Ce fut la naissance de Marange-Silvange. La nouvelle commune continua son expansion démographique au cours du XIXe siècle avec la révolution industrielle. A l’ouest, une mine de fer fut ouverte à Ternel en 1863, remplacée par une seconde en 1882.

Il n’existait alors dans cet écart de Marange qu’un moulin avec quelques dépendances où logèrent les premiers ouvriers, avant la construction d’une cité de mineurs. A l’autre extrémité, l’industrie sidérurgique se développait dans la vallée de la Moselle. Après l’ouverture de l’usine d’Hagondange au début du XXe siècle, la commune devint une véritable cité dortoir, avec en particulier le foyer des célibataires qui pouvait accueillir pas moins de 400 ouvriers. L’important flux d’immigrés s’intégra peu à peu à la population locale. La mine de fer a fermé en 1931. A l’échelle de l’histoire du village, cette activité industrielle n’aura été qu’une parenthèse. Le XXe siècle a vu aussi le déclin de la vigne, puis depuis peu de la sidérurgie.

Cependant, l’histoire continue à s’écrire. Vous avez dû remarquer que les ceps font à nouveau reculer la forêt sur le haut des coteaux, depuis qu’un, puis deux vignerons, ont pris à cœur de faire renaître le vignoble marangeois avec beaucoup de talent.

Cette histoire est grandement simplifiée !
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter le Club marangeois d’histoire locale à la bibliothèque municipale, et à consulter sa revue Les Cahiers du Billeron et son fonds d’archives.

Population :

Au 26/04/2017 : 6 467 habitants pour 2 548 foyers
Appelés Marangeoises Silvangeoises et Marangeois Silvangeois.

Altitude : de 168 à 377 m

Superficie : 1 524 ha

Patrimoine : cliquez ici pour retrouver l’histoire de la ville de Marange-Silvange.

Aujourd’hui, Marange-Silvange allie modernité et patrimoine. Située à proximité de Metz et d’un important carrefour autoroutier (Paris-Strasbourg-Luxembourg et Allemagne), cette petite ville est dotée d’un grand dynamisme et d’un riche potentiel associatif (de 44 associations) avec diverses infrastructures qui peuvent satisfaire bon nombre de passions. Une petite ville où il fait bon vivre qui continue à mettre en valeur son cadre de vie tout en modernisant ses équipements dans le respect de son patrimoine historique et paysager.